La forêt, c’est « quelle performance pour quel risque » ?

Jonathan Dhiver - mise à jour de la 19 mars 2021

Meilleur-GF.com a échangé avec Laurence Farin, Directrice Commerciale au sein de la société de gestion de portefeuille France Valley. Un échange pour faire le point sur la performance et le risque de l'investissement en forêt.

La forêt : un rendement potentiel de 2,5 %*

Retrouvez ci-dessous la retranscription de l’interview de Laurence Farin

Quand nous parlons de performance, finalement il y a deux aspects.

Déjà, il y a l’aspect distribution et ensuite, il y a l’aspect capitalisation.

Si nous regardons dans le rétroviseur pour savoir ce que fait à peu près la forêt française en termes de performances, pour ce qui est du rendement distribué, c’est de l’ordre de 1 % pour la majeur partie des coupes de bois.

Et pour ce qui est de la prise de valeur des actifs, si nous observons l’indice SAREF, nous sommes aux alentours de 3 % par an. Alors, cela c’est la performance brute.

Si après nous envisageons ce placement-là, quelle performance globale nous pouvons attendre ? Généralement, nous annonçons un TRI ou Taux de Rendement Interne de l’ordre de 2,5 %, qui va comprendre à la fois la distribution et la capitalisation, et en tenant compte des frais.

C’est-à-dire que nous nous attendons à 2,5 % net par an, lissé sur une période recommandée de 10 ans et net de tout frais. Cela nous semble cohérent.

Bien évidemment, nous ne tenons pas compte d’un certain nombre d’aspects positifs, liés tout simplement aux changements sociétaux. Il suffit de regarder les medias aujourd’hui pour voir justement toutes ces évolutions.

Donc, nous ne tenons pas compte, non seulement du fait que nous sommes dans le cadre d’un actif qui est cantonné. Que si nous comparons à d’autres classes d’actifs, par exemple les produits financiers, qui pour augmenter l’offre, il suffit de créer, d’émettre des titres. Pour augmenter l’offre immobilière, il suffit de construire.

Là, la forêt française, elle est ce qu’elle est. Nous savons que c’est quelque chose d’assez rare. Donc, mécaniquement, le fait que ce soit très rare, cela maintient une pression sur les prix.

Après, nous ne tenons pas compte non plus de tout ce qui est débouché. En fait, quand nous parlons de bois, nous parlons de plusieurs industries. Il y a une partie qui va toucher l’industrie de la construction. Nous savons que nous construisons de plus en plus en bois.

Pour tout ce qui est de l’industrie de l’emballage, nous savons qu’aujourd’hui nous essayons le plus possible de remplacer le plastique à usage unique. Ce sont des débouchés également pour les parties les moins nobles du bois : les coupes d’éclairci, les branchages, etc.

Nous touchons aussi à l’industrie du chauffage, de l’énergie. Or, tous les déchets du bois qui vont être compactés, pour donner des granules, qui vont alimenter les chaudières à granules. Nous voyons que tous les débouchés sont finalement plutôt en augmentation.

Il faut savoir qu’aujourd’hui, nous sommes déjà importateurs de bois en France. Donc, il y a un vrai enjeu de ce côté-là.

Et nous ne tenons pas compte non plus de l’absorption de carbone.

Donc, tout cela, ce sont des facteurs positifs, qui seront peut-être de nature à améliorer cette performance que nous aurons annoncée.

En attendant, nous ce que nous disons, c’est  : attendez-vous à une performance globale de 2,5 % par an. Si nous faisons mieux, tant mieux, ce sera de la bonne surprise.

Après, quand nous parlons de performance, il faut toujours l’associer à un risque, parce que si nous voulons de la performance, il faut du risqué en face.

Et quand nous parlons de forêt, quel est ce risque ?

En matière de forêt, l’avantage, c’est que nous sommes avec un produit qui est complémentaire avec les autres classes d’actifs.

Nous savons que les marchés financiers, les marchés de taux, les marchés de changes, les marchés immobiliers, tout cela, c’est plus ou moins corrélé. Or, nous, nous sommes complètement à part, et c’est vrai que nous sommes très résilients, notamment en temps de crise.

Donc, c’est pour cela que c’est un très bon outil de diversification, à côté de ce que nous pouvons avoir dans un patrimoine.

En revanche, nous avons nos risques propres qui sont liés à notre matière intrinsèque. C’est-à-dire que pour la forêt, se sont les risques très classiques : tempêtes, incendies, risques phytosanitaires.

Bien évidemment, il y a des réponses pour les risques tempêtes et incendies. Nous allons avoir des assurances. Et toutes nos forêts contre les risques de tempêtes et incendies. Pour ce qui est du risqué phytosanitaire, il n’y a pas vraiment d’assurance qui existe. Donc, là il va y avoir deux réponses :

  • Notre gestion opérationnelle, que ce soit au moment de l’acquisition où nous allons avoir un certain nombre de critères qui va nous faire exclure beaucoup de forêts. Au final, généralement nous excluons 9 forêts sur 10 sur ces critères.
  • Et puis après, c’est comme ce que vous connaissez déjà en matière de SCPI, c’est la mutualisation du risque. Ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Quand nous investissons sur ces produits-là, nous avons une multitude de forêts réparties sur plusieurs essences, plusieurs secteurs géographiques. Donc, cela permet de mutualiser les risques.

Si je résume, nous avons une performance attendue de 2,5 %, avec des facteurs plutôt positifs. De l’autre côté en terme de risque, une certaine résilience par rapport aux autres marchés, et des risques qui sont mesurés par rapport aux assurances qui existent et notre gestion opérationnelle.

Laurence Farin, Directrice Commerciale de France Valley

Ce type d’actif, concrètement, nous devrions tous en avoir dans notre patrimoine, parce que c’est un vrai outil de diversification qui est rare en termes de résilience. Et concrètement, 5 à 10 % de son patrimoine sur du placement forestier ou foncier en général, cela a complètement du sens à l’heure actuelle.

*non garanti

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